Des militants des droits de l'homme poursuivis pour une publication "illégale"
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Reporters sans frontières s'est jointe à l'Association des droits de l'Homme en Syrie (ADHS) pour demander, dans une lettre au ministre de la Justice syrien, Nabil al-Khatib, l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l'encontre de quatre Syriens, dont Me Haïssam Maleh, 72 ans, défenseur de nombreux opposants démocrates syriens et président de l'ADHS.
" Le régime syrien n'est pas au-dessus des lois, notamment des accords d'association avec l'Union européenne, qui garantissent la liberté d'expression. La société civile syrienne est riche d'intellectuels, d'avocats, de militants des droits de l'homme, qui doivent avoir le droit de s'associer pour publier une revue ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation.
Haïssam Maleh, avocat, Farouk Al-Homsi, homme d'affaires et frère de l'opposant et député Maamoun Al-Homsi condamné à cinq ans de prison, et Mohammed Kheir Beik, vice-président de l'ADHS, sont accusés d'avoir " introduit et distribué en Syrie une revue illégale ". Des mandats d'amener ont été lancés récemment à l'encontre de ces trois représentants de la société civile qui se trouveraient à l'étranger ou quelque part en Syrie. Le quatrième Syrien poursuivi, Ghassoud Al-Malla, le chauffeur qui transportait les imprimés du Liban vers la Syrie, serait emprisonné en Syrie depuis près de quatre mois.
L'Association des droits de l'Homme en Syrie, formée en juillet 2001 par plusieurs intellectuels et officiellement non autorisée en Syrie, avait distribué en juillet 2002 le premier numéro de sa revue intitulée Tayyarat, qui signifie " courants " en arabe. Selon un communiqué de l'ADHS, un exemplaire de la revue incriminée avait été envoyé au président Bachar El-Assad et l'association se préparait à demander l'autorisation de publication.
Me Maleh, qui se trouve à l'étranger pour des soins médicaux, est accusé d'avoir " propagé des informations mensongères, d'être membre d'une association politique liée à des parties étrangères et d'avoir distribué des publications incitant aux dissensions confessionnelles et portant atteinte à la nation ", a ajouté l'ADHS.
Me Maleh avait assuré la défense de dix opposants arrêtés en 2001, événement qui avait signifié la fin du " printemps de Damas ". Ces opposants politiques, dont le célèbre militant Riad Turk, avaient été ensuite condamnés à des peines allant de deux à dix ans de prison. Les dernières condamnations remontent à août 2002.
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Updated on
20.01.2016