Alors que la Chine entame la Coupe du monde de football le jour même de la commémoration du 13ième anniversaire du massacre de Tiananmen, Reporters sans frontières souhaite alerter l'opinion sur la situation des droits de l'homme en Chine et rendre hommage aux milliers de personnes tuées par l'armée chinoise en juin 1989.
05.06.2002
L'organisme de contrôle des médias du Parti communiste a demandé aux rédactions sportives des principales publications chinoises de ne pas éreinter l'équipe de Chine, défaite par le Costa Rica (2-0) lors de l'actuelle Coupe du monde de football. Plusieurs journalistes sportifs ont confirmé à l'agence de presse Reuters que les consignes étaient très claires : ne "pas critiquer l'équipe afin d'éviter la colère des supporters".
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03.06.2002
Alors que l'on commémore le treizième anniversaire du massacre de la place Tiananmen, l'équipe de football de Chine entame sa participation à la Coupe du monde de football. Reporters sans frontières souhaite alerter l'opinion sur la situation des droits de l'homme en Chine et rendre hommage aux milliers de personnes tuées par l'armée chinoise en juin 1989. L'organisation souhaite rappeler qu'au moins deux cents prisonniers politiques, notamment des journalistes, croupissent toujours en prison pour avoir demandé à l'époque la démocratisation du régime chinois.
Au moins quatre journalistes sont toujours emprisonnés pour avoir participé au printemps de Pékin de 1989 ou dénoncé, dans des publications clandestines, les crimes commis par les forces de sécurité contre les manifestants. Il s'agit de Yu Dongyue, critique d'art aux Nouvelles de Liuyang, arrêté le 23 mai 1989 et condamné à vingt ans de prison ; Hu Liping, journaliste au Quotidien de Pékin, arrêté le 7 avril 1990 et condamné à dix ans de prison ; Chen Yanbin, codirecteur du magazine clandestin Tielu, arrêté fin 1990 et condamné à quinze ans de prison ; Zhang Yafei, codirecteur du magazine clandestin Tielu, arrêté en septembre 1990 et condamné à onze ans de prison.
Treize ans après, il est toujours interdit de parler librement des événements de juin 1989 et les autorités chinoises répriment ceux qui demandent justice pour les étudiants et les ouvriers tués à Pékin. Ainsi, le cyberdissident Huang Qi, dont le site Internet contenait des informations en chinois sur le massacre de la place Tiananmen, est emprisonné depuis mars 2000. On est sans nouvelles de lui depuis plusieurs mois.