Le 4 septembre 2002, Abdallah Zouari, journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr, récemment sorti de prison où il a passé onze ans, a été condamné, en appel, à huit mois ferme pour "refus d'obtempérer à une décision administrative". Il n'avait pas voulu se plier à une décision arbitraire.
Le 4 septembre 2002, Abdallah Zouari (voir photo), journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr, récemment sorti de prison où il venait de passer onze ans, a été condamné, en appel, à huit mois de détention pour "refus d'obtempérer à une décision administrative".
"Cette condamnation scandaleuse, en violation des règles de procès juste et équitable, illustre le fonctionnement de la justice en Tunisie. Quant aux allégations des autorités tunisiennes selon lesquelles Abdallah Zouari avait été condamné pour avoir "possédé, fabriqué et transporté des munitions, armes et explosifs", on attend encore qu'on nous en fournisse les preuves. Cet homme est un journaliste et pas un terroriste. La lutte antiterroriste de l'après 11 septembre a bon dos, une nouvelle fois, pour réprimer les opposants au régime de Carthage, tout particulièrement lorsqu'ils sont islamistes", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Condamner un homme dont la vie a déjà été détruite par onze ans de prison est tout simplement inhumain. Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Abdallah Zouari", a ajouté le secrétaire général de l'organisation.
Le 4 septembre 2002, Abdallah Zouari, journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr, a été condamné, en appel, à huit mois de prison à l'issue d'un procès auquel ni ses amis ni sa famille n'ont pu assister. Les avocats du journaliste ont décidé de se retirer du procès invoquant "l'absence de conditions pour un procès équitable et de garanties d'indépendance".
Le 23 août 2002, le tribunal cantonal de Zarzis a condamné le journaliste de l'hebdomadaire Al Fajr (interdit) à huit mois de prison pour "refus d'obtempérer à une décision administrative". Dans une lettre datée du 15 juillet, le ministère de l'Intérieur avait notifié à Abdallah Zouari une mesure d'éloignement à Zarzis, dans le gouvernorat de Mednin, alors qu'il réside à Tunis. Le journaliste avait refusé de se plier à cette décision qu'il avait qualifiée d'arbitraire et avait déposé un recours auprès du tribunal administratif. Celui-ci n'a toujours pas rendu sa décision. Le 19 août dans l'après-midi, des policiers l'avaient arrêté, à Tunis, et l'avaient conduit à la prison de Harboub, dans le gouvernorat de Mednin (sud du pays).
Le juge a refusé le report de l'audience qui avait été demandé par les avocats du journaliste. Pour l'un d'entre eux, rien ne justifiait cette décision d'éloignement dans la mesure où le journaliste est domicilié dans la banlieue de Tunis et non à Zarzis où seule une partie de sa famille réside. Les avocats ont décidé d'interjeter appel.
Après avoir purgé onze ans de prison, Abdallah Zouari, avait été libéré le 6 juin 2002. Collaborateur d'Al Fajr, organe officieux du mouvement islamiste Ennahda, il avait été arrêté le 12 avril 1991 et condamné à onze ans de prison pour "appartenance à une organisation illégale". Il avait également été condamné à cinq ans de contrôle administratif au terme de sa peine. Cette condamnation signifie que l'ex-détenu doit se présenter régulièrement au commissariat le plus proche de son domicile.
Un collègue d'Abdallah Zouari croupit en prison depuis 1991. En 1992, Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, a été condamné par la cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour "agression dans l'intention de changer la nature de l'Etat" et "appartenance à une organisation illégale". En 1991, il avait déjà été condamné à un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires.