Condamnation d'un journaliste à 4 mois de prison avec sursis
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Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l'ayatollah Sharoudi, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la condamnation d'Hodjat Heydari, du quotidien Payam-e-Qom, à une peine avec sursis de quatre mois de prison et six mois d'interdiction d'exercer la profession de journaliste. L'organisation s'est également inquiétée de l'audition devant un tribunal de Banafsheh Samgis, du quotidien Iran, et de Mohsen Sharnazdar, directeur des Cahiers de la musique de la publication Iran. "L'absence de condamnation de l'Iran lors de la Commission des droits de l'homme de l'ONU a créé un sentiment d'impunité des autorités iraniennes à l'égard des droits de l'homme, ce qui a encouragé les atteintes à la liberté de la presse", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous demandons l'annulation du jugement prononcé à l'encontre d'Hodjat Heydari, sorte d'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du journaliste ", a-t-il ajouté. RSF rappelle qu'en l'espace d'un mois, Hodjat Heydari est le troisième journaliste condamné à une peine de prison alors que l'Iran détient le triste record du nombre de professionnels des médias emprisonnés au Moyen-Orient, avec douze journalistes derrière les barreaux.
Selon les informations recueillies par RSF, le tribunal de la ville sainte de Qom (centre du pays) a prononcé, le 1er mai 2002, une peine de quatre mois de prison et six mois d'interdiction d'exercer la profession de journaliste à l'encontre d'Hodjat Heydari, journaliste de l'hebdomadaire Payam-e-Qom. Hodjat Heydari a été reconnu coupable d'insulte aux valeurs de la Révolution islamique et de diffusion de "fausses nouvelles". Le tribunal a accordé au journaliste un sursis de deux ans à la mise en application des peines prononcées. Le jugement ne sera en effet appliqué que si Hodjat Heydari est reconnu coupable, dans les deux ans qui viennent, de délits semblables. Aux yeux du tribunal, les articles de Payam-e-Qom, qui ont traité de la corruption dans la ville sainte, ont pour finalité de propager "l'immoralité et la corruption à Qom" alors que les habitants de la cité sont de "fervents croyants réputés pour leur attachement aux valeurs religieuses". Hodjat Heydari a fait appel du jugement.
Par ailleurs, le 1er mai, Banafsheh Samgis, journaliste du quotidien officiel Iran, et Mohsen Sharnazdar, directeur des Cahiers de la musique d'Iran, ont été auditionnés devant un tribunal suite à la publication d'une critique du livre de l'écrivain Touka Maleki Les Femmes musiciennes iraniennes. Le thème principal de l'ouvrage est le plaisir que le prophète Mohammed avait à écouter de la musique chantée et jouée par les femmes. Cet article avait provoqué un fort émoi au sein du clergé officiel iranien. Banafsheh Samgis s'attend à être convoquée, à nouveau, par le tribunal le 5 mai prochain. Dans le même temps, plusieurs mollahs de Qom ont appelé, le 29 avril, à sanctionner Abdollah Nasseri Taheri, directeur d'Iran. Les mollahs souhaitent que le "verdict de Dieu" lui soit appliqué, ce qui peut être interprété comme un appel en faveur de la peine de mort.
Le 17 avril, le tribunal de Téhéran avait condamné Ahmed Zeid-Abadi, journaliste pour le quotidien réformateur Hamchahri, à vingt-trois mois de prison et cinq ans d'interdiction de toute activité publique. La veille, le directeur de l'hebdomadaire régional Chams-é-Tabriz, Ali-Hamed Iman, avait été condamné à huit mois de prison et soixante-quatorze coups de fouet.
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20.01.2016