A l'issue d'un procès expéditif, Le Chi Quang, professeur d'informatique à Hanoi, a été condamné à une peine de quatre ans de prison et de trois ans de résidence surveillée pour "délit d'opposition à l'Etat". Le jeune cyberdissident est apparu très fatigué lors du procès auquel seuls ses parents ont pu assister.
Le 19 novembre 2002, 69 médecins d'origine vietnamienne publient, à l'initiative de l'organisation Alliance Viêt-nam Liberté, un communiqué de presse dans lequel ils demandent au gouvernement de libérer Le Chi Quang pour "raison médicale". Les médecins affirment que le cyberdissident, qui a déjà subi en 1990 une opération en Tchécoslovaquie, est en danger en raison de graves problèmes d'insuffisance rénale.
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Reporters sans frontières a pu confirmer que le dissident Tran Dung Tien a été arrêté, le 8 novembre 2002, alors qu'il manifestait pacifiquement devant le tribunal en train de juger le cyberdissident Le Chi Quang. M. Tran, âgé de 73 ans, a été interpellé par des policiers. Ses proches n'ont pas été informés du lieu et des raisons de sa détention.
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Reporters sans frontières dénonce la condamnation, le 8 novembre 2002, de Le Chi Quang à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Hanoi. Il a été reconnu coupable d'avoir publié sur Internet des articles critiques à l'égard du régime communiste. Dans une lettre au ministre de la Justice, Uong Chu Luu, Reporters sans frontières a demandé la libération immédiate de Le Chi Quang qui n'a fait qu'exercer son droit à la liberté d'expression garanti par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations unes, ratifié par le Viêt-nam.
Reporters sans frontières avait dénoncé, en août 2002, l'alignement de la politique du gouvernement vietnamien contre la liberté d'expression sur Internet sur celle du gouvernement chinois. "Même si votre gouvernement s'obstine à bafouer les droits fondamentaux de ses citoyens, nous vous demandons au moins de libérer Le Chi Quang, gravement malade, pour des raisons médicales", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Lors du procès, le cyberdissident est apparu très affaibli et le visage enflé. Ses proches ont confirmé qu'il souffre d'une maladie aux reins et que les autorités de la prison ont récemment refusé de le soigner.
Le 8 novembre, Le Chi Quang a été condamné à quatre ans de prison ferme et trois ans de résidence surveillée pour "délit d'opposition à l'Etat de la république socialiste du Vietnam", en vertu de l'article 88 du code pénal qui interdit la distribution d'informations en opposition au gouvernement. Au cours du procès, qui n'a duré que trois heures, les droits de la défense n'ont pas été respectés et la presse étrangère n'a pas été autorisée à y assister. Seuls les parents de Le Chi Quang ont pu se rendre au procès. Selon sa mère, "il a confirmé les faits dont on l'accuse, mais a rejeté l'accusation (…) Nous comptons faire appel de cette décision injuste." Près d'une centaine de personnes, notamment des dissidents, s'étaient réunies devant le tribunal. L'un des manifestants aurait été interpellé par la police.
Professeur d'informatique également diplômé de la Faculté de droit. Le Chi Quang, âgé de 32 ans, a été arrêté le 21 février 2002 dans un café Internet de Hanoi. Il a ensuite été placé en détention dans le camp B14 de la province de Ha Dong, au nord du pays. Son dossier à charge comportait plusieurs de ses écrits considérés comme étant "hors la loi", notamment un texte intitulé "Vigilance envers l'Empire du Nord", diffusé sur Internet. Dans cet essai très documenté, Le Chi Quang revenait sur les conditions dans lesquelles les autorités vietnamiennes ont conclu des accords frontaliers avec le gouvernement de Pékin, traité datant de 1999 et jusqu'alors tenu secret.
Deux autres cyberdissidents sont incarcérés au Viêt-nam. Le docteur Pham Hong Son a été arrêté, le 29 mars 2002, pour avoir traduit et diffusé sur Internet un article intitulé "Qu'est-ce que la démocratie ?", tandis que Nguyen Vu Binh, collaborateur au magazine Tap Chi Cong San, a été arrêté, le 25 septembre 2002, pour avoir publié des articles sur Internet. Quant à Tran Khue, professeur de littérature et fondateur d'une association de lutte contre la corruption, il est en résidence surveillée depuis le 10 mars 2002, suite à la diffusion sur Internet d'une lettre adressée au président chinois Jiang Zemin au sujet des mêmes accords sino-vietnamien.