Chine : un journaliste condamné à trois ans et demi de prison

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération de Zhou Weilin, un journaliste chinois travaillant pour le site d’information indépendant sur les droits humains Weiquanwang, qui a récemment été condamné à trois ans et demi de prison.

Le 29 juillet, Zhou Weilin, 56 ans, journaliste travaillant pour le site chinois d’information indépendant sur les droits humains Weiquanwang, a été condamné à trois ans et demi de prison par une cour de Feidong, dans la province d’Anhui (est de la Chine), pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles ». Secrètement arrêté en mars 2020, Zhou a été détenu pendant plusieurs mois dans l’une des “prisons noires” (secrètes) chinoises jusqu’à l’ouverture de son procès en novembre. 


« En couvrant les violations des droits humains perpétrées par le régime chinois, Zhou Weilin n'a fait que servir l'intérêt général et n’aurait jamais dû être détenu, encore moins condamné à une peine si lourde », s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle la communauté internationale « à intensifier les pressions sur le régime de Pékin pour obtenir la libération immédiate de Zhou Weilin et de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus ».


Zhou Weilin, ancien employé d’une usine d’État devenu journaliste, a été arrêté et harcelé par la police à de nombreuses reprises ces dernières années. En février 2014, il avait été condamné pour avoir « organisé un rassemblement dans le but de troubler l'ordre public » après avoir rendu compte du harcèlement d'un militant des droits humains et de sa fille. Zhou Weilin est connu pour signer ses articles de son nom propre et pour partager ouvertement son opinion sur Twitter, en dépit des menaces constantes du régime.


Le site d’information en langue chinoise Weiquanwang (“Réseau de protection des droits”) publie régulièrement des informations sur les violations de droits humains en Chine, en particulier les arrestations, disparitions et détentions illégales d’activistes et de journalistes.


La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 125 d’entre-eux détenus dans des conditions qui laissent souvent craindre pour leur vie, stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.

Publié le
Updated on 06.08.2021