Chine : RSF appelle à la libération de la journaliste australienne Cheng Lei au troisième anniversaire de son arrestation

Le 13 août 2023 marque les trois ans de détention de la journaliste australienne d’origine chinoise Cheng Lei. Alors que le verdict dans son procès pour “divulgation de secrets d’État à l’étranger” n’a toujours pas été rendu public, RSF appelle le régime chinois à la libérer immédiatement.

 

Il y a trois ans jour pour jour, le 13 août 2020, la journaliste australienne d’origine chinoise Cheng Lei, célèbre présentatrice d’une émission d’information économique du groupe audiovisuel public China Global Television Network (CGTN), était arrêtée et accusée de “divulgation de secrets d’État à l’étranger”, un crime passible d’une peine de prison à vie. Cheng Lei a été jugée à huis clos en mars 2022. À ce jour, les autorités n’ont toujours pas publié le verdict de ce procès.



À quelques jours de la date anniversaire, Cheng Lei a pour la première fois publié, via les services consulaires australiens, une lettre dans laquelle elle décrit les difficiles conditions de sa détention. “Le soleil brille à travers la fenêtre de ma cellule, mais je ne peux me tenir debout au soleil que 10 heures par an [...] Je n'ai pas vu un seul arbre au cours des trois dernières années", écrit-elle avant de conclure qu’avant toute chose, ce sont ses enfants qui lui manquent le plus.

“La détention arbitraire depuis trois ans de la journaliste australienne Cheng Lei sous un prétexte absurde d'espionnage est une nouvelle illustration du mépris absolu du régime chinois pour la liberté de la presse et l'État de droit. Nous appelons la communauté internationale à renforcer la pression sur le régime de Pékin pour obtenir la libération de Cheng Lei ainsi que celle de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Cheng Lei n’est pas la seule journaliste australienne actuellement détenue en Chine. En janvier 2019, le commentateur politique australien d'origine chinoise Yang Hengjun, connu pour ses prises de position critiques envers le régime chinois dans le magazine international The Diplomat, a été arrêté pour “espionnage” dans la ville de Guangzhou, au sud de la Chine.  Torturé en détention, il attend encore le verdict de son procès tenu en mai 2021.

Trois autres professionnels des médias étrangers sont également détenus en Chine : l’éditeur suédois Gui Minhai, fondateur d’une maison d’édition à Hong Kong spécialisée dans l’investigation sur les dirigeants chinois condamné à dix ans de de prison en 2020 pour “espionnage”, Li Yanhe, un éditeur et animateur de radio taïwanais détenu au secret depuis mars 2023, et le Britannique Jimmy Lai, fondateur du média hongkongais Apple Daily et lauréat du Prix de la liberté de la presse de RSF, détenu depuis décembre 2020.

Depuis son accession au pouvoir, en 2012, le leader chinois Xi Jinping mène une véritable croisade contre le journalisme, comme le révèle le rapport de RSF Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine

La Chine occupe le 179e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023. Elle constitue la plus grande prison au monde pour les journalistes et les défenseurs de la presse.

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