Bélarus : l’absurde condamnation de Maryna Zolatava et de Lioudmila Tchekina confirmée par la Cour suprême

Ce lundi 31 juillet, la Cour suprême a rejeté l’appel de Maryna Zolatava et de Lioudmila Tchekina. Listées comme “terroristes” par le régime, la rédactrice en chef et la directrice de TUT.BY, média le plus lu du pays jusqu’à sa fermeture en 2021, voient leur condamnation à 12 ans de prison du 17 mars 2023 confirmée. RSF renouvelle son appel à la communauté internationale à faire pression sur les autorités pour obtenir leur libération immédiate et celle des 33 autres journalistes emprisonnés dans le pays.

 

“Attendre de l’impartialité d’une cour biélorusse aurait été quelque peu naïf. Maryna Zolatava et Lioudmila Tchekina n’ignorent pas qu’elles sont des prisonnières politiques, privées de leur liberté pour avoir osé informer sur l’état réel de leur pays, souvent à rebours du discours officiel. RSF renouvelle son appel à la communauté internationale à agir pour obtenir la libération des 35 journalistes emprisonnés au Bélarus

Jeanne Cavelier
Responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF

Emprisonnées depuis le 18 mai 2021, Maryna Zolatava est donc déclarée coupable d’“incitation à la haine sociale” et de “diffusion de contenus appelant à des actions portant atteinte à la sécurité nationale”. Lioudmila Tchekina est quant à elle condamnée pour “évasion fiscale”, “organisation d’incitation à la haine sociale” et “diffusion de contenus appelant à des actions portant atteinte à la sécurité nationale”. C’est ce que la Cour suprême biélorusse vient d’entériner en rejetant l’appel de la rédactrice en chef et de la directrice de TUT.BY

La Cour suprême a d’ailleurs validé un autre procès inique ce 31 juillet, en confirmant la condamnation à 10 ans de prison de la journaliste Valerija Kastsiougova

La résistance malgré tout des figures de TUT.BY

Comme tant d’autres journalistes du pays harcelés et attaqués par la dictature de Loukachenko, les deux journalistes continuent d’afficher leur combativité à toutes épreuves et gardent le lien avec leurs familles, qu’elles n’ont pas vu depuis deux ans, via des lettres. Dans une de ces correspondances, tristement lucide, Maryna déplore la violence et la répression sans limites : “Mais est-ce que l’État n’a réglé ne serait-ce qu’un problème en éliminant TUT.BY ou les autres médias indépendants? (...) Si vous ne pouvez pas lire une histoire sur TUT.BY, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas eu lieu.”

Comptant parmi les plus grandes prisons de journalistes au monde, le Bélarus continue à s’enfoncer dans les profondeurs du Classement de la liberté de la presse de RSF (157e sur 180).

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