Selon la police de Rio de Janeiro, l'analyse ADN a confirmé que les restes humains retrouvés dans un cimetière clandestin de la favela da Grota étaient bien ceux du journaliste qui enquêtait sur sur le trafic de stupéfiants et la prostitution enfantine.
Le 8 août, Mauricio de Lima Mathias, l'un des assassins présumés de Tim Lópes, a été tué par balles alors que la police tentait de l'arrêter dans le bidonville de Vigario Geral (nord de Rio), où il se cachait. Il avait été mis en cause dans la mort du journaliste par d'autres suspects et faisait partie des quatre personnes recherchées par la police dans cette affaire. Selon le quotidien O Globo, un juge a décrété, le lendemain, le placement en détention préventive des cinq suspects arrêtés dans cette affaire. Il s'agit d'Elizeu Felício de Souza, alias "o Zeu", Angelo Ferreira da Silva ("o Primo"), Reinaldo Amaral de Jesús ("Kadê" ou "Cabê"), Fernando Sátyro da Silva ("o Frei") et Claudino dos Santos Coelho ("Xuxa"). Cette décision a été prise à la demande des deux juges d'instruction en charge du dossier, Vivian Tavares Henriques et Patrícia Mothé Glioche, afin d'éviter qu'ils ne soient libérés. Les cinq hommes sont poursuivis pour "vol", "trafic de drogue", "homicides" et "occultation de cadavre". Trois autres suspects sont toujours recherchés.
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08.02.2002 - Le meurtre de Tim Lópes confirmé par une analyse ADN
Le 7 juillet, les restes du journaliste Tim Lópes (photo) ont été enterrés au cimetière "Jardim da Saudade", situé à l'ouest de Rio de Janeiro. La police de la ville avait annoncé, deux jours plus tôt, que selon une analyse ADN réalisée par un laboratoire de l'université fédérale de Rio de Janeiro, des restes humains retrouvés dans un cimetière clandestin de la favela da Grota étaient bien ceux du journaliste. Selon Zaqueo Teixeira, chef de la police civile de Rio, sur les quarante et un fragments osseux confiés au laboratoire, une vertèbre du journaliste a été identifiée. L'identification a pu être confirmée en comparant l'ADN des fragments osseux retrouvés avec celui de la mère et du fils du journaliste. Teixeira a annoncé que la recherche des auteurs du crime, et en particulier celle de Elias Pereira da Silva, le commanditaire présumé, allait maintenant s'intensifier.
Situé dans le bidonville de Vila Cruzeiro, où Tim Lópes enquêtait sur le trafic de stupéfiants et la prostitution enfantine avec une microcaméra, le cimetière clandestin localisé par la police après plusieurs semaines de recherche contenait les ossements d'autres victimes supposées des trafiquants de drogue. Des éléments personnels du journaliste - sa microcaméra, sa montre, une chaîne en or - avaient été trouvés sur place et identifiés par sa famille et la chaîne de télévision pour laquelle il travaillait.
Selon les informations diffusées par la presse locale, huit personnes auraient participé à l'exécution du journaliste. Quatre d'entre elles ont été arrêtées à ce jour, dont Angelo Ferreira da Silva et Elizeu Felício de Souza. Ces derniers ont décrit les circonstances dans lesquelles Tim Lópes a subi "un procès" dirigé par Elias Pereira da Silva avant d'être torturé, exécuté puis brûlé. Les quatre autres - Elias Pereira da Silva, Anré da Cruz Barbosa, Maurício de Lima Mathias et Renato Souza Lópes - sont toujours recherchés.
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10.06.2002 - Confirmation de l'assassinat du journaliste de TV Globo disparu le 2 juin
Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Benedita da Silva, a confirmé, le 9 juin, la mort de Tim Lopes, de TV Globo, disparu dans la nuit du 2 au 3 juin alors qu'il enquêtait dans un bidonville de la banlieue de Rio de Janeiro, Vila del Cruzeiro, sur les pratiques des trafiquants de drogue. Dans des déclarations à GloboNews, chaîne câblée d'informations, Benedita da Silva a confirmé l'assassinat du journaliste et affirmé que la police de Rio de Janeiro continuerait d'enquêter jusqu'à ce que l'affaire soit résolue.
Ces déclarations font suite à l'arrestation, le même jour, de deux délinquants à Vila del Cruzeiro. Ces derniers ont déclaré que le journaliste avait été assassiné à coup de sabre par le baron local de la drogue, Elias Pereira da Silva, plus connu sous le nom de "Elias Maluco" ("Elias le Fou"). D'après le chef de la police civile, Zaqueu Teixeira, le corps du journaliste aurait ensuite été brûlé. Le 5 juin, le commissaire en charge de l'affaire, Daniel Gomes, avait fait savoir que les restes humains calcinés, retrouvés peu après la disparition de Tim Lopes et actuellement analysés, étaient de "toute évidence" ceux du journaliste.
Selon le quotidien Jornal do Brasil, Tim Lopes aurait été menacé suite à la diffusion, en août 2001, d'une série de reportages dénonçant les pratiques des narcotrafiquants dans la banlieue de Rio de Janeiro. D'après le quotidien O Estado de Sao Paulo, Cristina Guimarães, coproductrice des reportages, avait elle-aussi fait l'objet de menaces, en septembre 2001, et avait dû quitter l'Etat de Rio de Janeiro.
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04.06.2002 - Disparition d'un journaliste qui enquêtait sur les pratiques des trafiquants de drogue
Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude suite à la disparition de Tim Lopes, de TV Globo, alors qu'il enquêtait dans un bidonville de la banlieue de Rio de Janeiro. Des restes humains découverts par la police, qui pourraient être ceux du journaliste, sont actuellement analysés. "Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de cette disparition", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Dans une lettre adressée au délégué du 22ème commissariat de police de Vila de Penha en charge de l'affaire, Sérgio Falante, l'organisation a demandé à être tenue informée des résultats de l'enquête.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Tim Lopes, de TV Globo, a disparu dans la nuit du 2 au 3 juin alors qu'il réalisait un reportage sur les pratiques des trafiquants de drogue à Vila del Cruzeiro, un bidonville de la ville de Vila de Penha ( nord de Rio de Janeiro). Selon l'agence de presse bésilienne Estado, la police a découvert des restes humains calcinés dans une cave de Vila del Cruzeiro. Les restes, qui pourraient être ceux du journaliste, ont été immédiatement expédiés à un laboratoire d'analyse ADN. Les résultats devraient être connus dans une semaine.
Tim Lopes s'était rendu à Vila do Cruzeiro pour enquêter suite à une plainte des habitants de Vila de Penha reçue par TV Globo. Les habitants dénonçaient l'existence de soirées organisées par les trafiquants à l'occasion desquelles ces derniers démarchaient de nouveaux clients et abusaient sexuellement de mineurs. Vila de Cruzeiro est l'une des favelas du Complexe do Alemao, banlieue défavorisée de Rio de Janeiro aux mains des trafiquants de drogue.
En août 2001, Tim Lopes avait réalisé une série de trois reportages, "La foire des drogues", récompensée par le prix Esso Especial de Telejornalismo. Les images, filmées en caméra cachée, montraient des jeunes proposant de la drogue aux passants, en pleine journée, dans l'une des favelas du complexe do Alemao. La policie militaire avait accru sa présence dans la région suite à la diffusion des reportages sur TV Globo.