Arrestation du rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition

Reporters sans frontières est très inquiète de la répression qui s'abat depuis l'élection présidentielle du 15 octobre sur la presse d'opposition. L'organisation est particulièrement préoccupée par l'arrestation de Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du quotidien d'opposition Yeni Musavat, et demande aux autorités sa libération immédiate ainsi que la fin du harcèlement des journalistes.

Reporters sans frontières proteste contre l'arrestation et la condamnation à trois mois de détention, le 27 octobre 2003, de Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du quotidien d'opposition Yeni Musavat. L'organisation est très inquiète de la répression qui s'abat depuis deux semaines sur la presse d'opposition. Elle craint que les entraves à la circulation et à la publication des journaux d'opposition, les violences policières, les arrestations de journalistes et les déclarations haineuses à leur égard par les médias officiels depuis l'élection présidentielle du 15 octobre ne soient le début d'une campagne visant à faire taire durablement la presse d'opposition. Reporters sans frontières est particulièrement préoccupée par l'arrestation de Rauf Arifoglu et demande aux autorités sa libération immédiate ainsi que la fin du harcèlement des journalistes. Rauf Arifoglu, qui est également vice-Président du Parti d'opposition Musavat, a été convoqué dans la soirée du 27 octobre auprès du Parquet général. Entendu pendant quatre heures, il a ensuite été déféré devant le tribunal du district de Nasimi à Bakou qui a prononcé sa mise en détention pour trois mois. Il est accusé d'avoir organisé des manifestations, suite à l'élection présidentielle du 15 octobre (dont la régularité est contestée par le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) qui a consacré la victoire de Ilham Aliyev, Premier ministre et fils du Président actuel, Heydar Aliyev. Il est poursuivi pour trouble à l'ordre public (art. 220.1 du code pénal) et refus d'obtempérer (art. 315.2 du code pénal) et risque une peine de prison ferme. Entre le 18 et le 21 octobre, le journaliste, qui craignait déjà d'être arrêté, s'était réfugié à l'ambassade de Norvège à Bakou. Il était sorti suite à des pourparlers entre des diplomates occidentaux et Ilham Aliyev. Le 17 octobre, Rauf Arifoglu avait échappé à une première interpellation. Le même jour, le ministre de l'Intérieur, Ramil Usubov, avait déclaré que le journaliste était hors de danger et que personne ne tenterait de l'arrêter, ni d'entraver les activités de son journal. Reporters sans frontières rappelle que, depuis le 16 octobre, l'accès aux locaux de Yeni Musavat, situés dans le même bâtiment que le parti Musavat, est bloqué par les forces de l'ordre et que les journalistes sont contraints de travailler ailleurs, notamment dans les locaux du journal Azadliq. Par ailleurs, le 26 octobre, la député Omaliya Panakhova, a déclaré, lors d'une conférence de presse, que les journalistes qui critiquent le gouvernement devraient être éliminés. Le journal du parti au pouvoir, Yeni Azerbaïdjan, publie depuis plusieurs jours des articles qui insultent les journalistes qui ne soutiennent pas le gouvernement.
Publié le
Updated on 20.01.2016

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