Arrestation arbitraire de trois journalistes
Organisation :
8.08.02 -
Suite à leur appel, les trois journalistes ont été provisoirement libérés le 7 août. La date de leur procès n'est pas encore connue.
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24.07.02
Le 23 juillet, les journalistes ont comparu, à huis clos, devant les juges de la Chambre du Conseil. Leur co-accusé, un sergent de l'armée nationale, était également présent. Ils ont été condamnés à une détention provisoire de 30 jours. L'avocat des journalistes, Maître Jean Paul Biramvu, n'ayant pas été averti de la tenue de cette comparution, n'était pas présent. Il dénonce les irrégularités des procédures : il n'a pu accéder au dossier de ses clients et le cas du militaire, qui plaide, quant à lui, coupable, devrait être jugé par une juridiction militaire. Les journalistes ont fait appel.
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23.07.02
Robert Sebufirira, Elly Mac Dowell Kalisa et Munyaneza Godfrey, journalistes de l'hebdomadaire privé Umuseso ont été arrêtés et emprisonnés à Kigali le 17 et 18 juillet derniers. "A notre connaissance, rien ne justifie ces arrestations. Ces journalistes ne faisaient que leur travail. Comment ne pas y voir un prétexte pour s'en prendre à nouveau à cet hebdomadaire ! Cet acte va à l'encontre des récentes déclarations du président Paul Kagame selon lesquelles le Rwanda est sur la voie de la démocratisation", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Jean de Dieu Mucyo. L'organisation a demandé la libération immédiate des journalistes et l'annulation des charges qui pèsent contre eux.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Elly Mac Dowell Kalisa, Munyaneza Godfrey, journalistes, et Robert Sebufirira, nouveau rédacteur en chef de l'hebdomadaire Umuseso, ont été arrêtés par la police, respectivement le 17 et le 18 juillet 2002. Ils ont été aussitôt transférés à la prison centrale de Kigali. Le 17 juillet vers 22 heures, les journalistes ont été les témoins accidentels de l'intervention musclée d'agents patrouilleurs envers un fauteur de troubles près d'un bar du quartier Kiyovu. Des témoins ont alors suggéré que les journalistes dénoncent dans leur journal les modes d'actions de la police. A l'arrivée du renfort militaire, toutes les personnes présentes, dont les journalistes, ont été interpellées. Le rédacteur en chef a été arrêté le lendemain alors qu'il venait déposer son témoignage. Les accusations contre les journalistes sont les suivantes : se mêler du travail des agents de la police (ingérence), se rebeller contre les ordres de la police et casser l'outil de communication de cette dernière (un talkie-walkie). L'hebdomadaire, peu apprécié des autorités, ne sera remis sur le marché qu'à la libération de ses rédacteurs. Les journalistes devraient être présentés d'ici au 26 juillet devant un juge pour une mise en liberté provisoire. La date du procès n'est pas encore connue.
Le 18 mai 2002, Ismael Mbonigaba, rédacteur en chef de l'Umuseso, avait été convoqué par la police de Kacyru. Il avait été interrogé pendant sept heures à propos d'un article "dénigrant le chef de l'Etat". Umuseso avait critiqué ironiquement un discours de Paul Kagame dans lequel il avait qualifié les Rwandais de "sots". Le journaliste avait été libéré tard dans la soirée, mais son passeport avait été confisqué. Le 25 mai, Ismael Mbonigaba avait subi un nouvel interrogatoire. Il a dû, depuis, quitter le pays.
Reporters sans frontières rappelle que Paul Kagamé figure sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.
Publié le
Updated on
20.01.2016