Ali Lmrabet, directeur de deux publications satiriques et correspondant de Reporters sans frontières, a été condamné, en appel, à trois ans de prison. "En condamnant en appel Ali Lmrabet à trois ans de prison, les autorités marocaines font preuve d'un entêtement qui peut s'avérer criminel (...) S'il lui arrivait malheur - et désormais rien ne peut être exclu - c'est le pouvoir marocain qui en porterait l'entière responsabilité", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Ali Lmrabet, directeur de deux publications satiriques et correspondant de Reporters sans frontières, a été condamné, en appel, à trois ans de prison, à l'interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d'amende (environ 2 000 euros). Le journaliste est en grève de la faim depuis le 6 mai.
" Nous sommes atterrés, profondément indignés par ce verdict. En condamnant en appel Ali Lmrabet à trois ans de prison, les autorités marocaines font preuve d'un entêtement qui peut s'avérer criminel, Aujourd'hui, le journaliste est à bout de forces. S'il lui arrivait malheur - et désormais rien ne peut être exclu - c'est le pouvoir marocain qui en porterait l'entière responsabilité. Le roi Mohammed VI nous offre un visage moins " moderne " que celui qu'ont bien voulu nous présenter ses conseillers en communication. Avec cette décision, on assiste même à une régression, à un recul de la démocratie et des libertés. Ce régime est manifestement incapable d'accepter la moindre critique. Les pays européens doivent lui rappeler les engagements pris en matière de droits de l'homme lors de la signature des accords d'association entre l'Europe et le Maroc. Quant aux autorités françaises, elles doivent faire entendre leur voix avec plus de détermination ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Ali Lmrabet, patron de deux publications satiriques - Demain magazine, un hebdomadaire en français, et Douman, sa version en arabe - et correspondant de Reporters sans frontières au Maroc, est derrière les barreaux depuis le 21 mai dernier. Accusé " d'outrage à la personne du roi ", " d'atteinte au régime monarchique " et " à l'intégrité territoriale ", il a été condamné, le même jour, à quatre ans de prison ferme, à l'interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d'amende (environ 2 000 euros). Il avait été incarcéré sur-le-champ. Le 5 juin, à l'issue de la première audience du procès en appel, le tribunal avait ordonné le maintien en détention du journaliste.
Le 6 mai, Ali Lmrabet avait entamé une grève de la faim pour "faire valoir (ses) droits", "faire cesser les intimidations répétées contre (son) imprimeur et d'autres disposés à imprimer (ses) journaux", et demander le respect de sa liberté de circulation. Le 26 mai, il avait été transporté d'urgence à l'hôpital Avicenne de Rabat.