Affaire Géorgiy Gongadze - Le parquet accepte l'aide d'experts européens
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Le parquet général ukrainien a confirmé, le 19 juillet 2002, avoir ordonné une nouvelle expertise des enregistrements impliquant le président Koutchma dans la disparition du journaliste Géorgiy Gongadze en septembre 2000. Il a également accepté une nouvelle analyse des restes du corps "avec la participation de spécialistes de pays membres du Conseil de l'Europe".
Reporters sans frontières prend acte de l'accord des autorités ukrainiennes pour la participation d'experts européens à ces deux analyses. Aux cotés d'Alexandra Gongadze, la mère du journaliste assassiné, et Myroslava Gongadze, sa veuve, l'organisation demande depuis plus d'un an l'intervention d'experts européens pour aider à élucider cette affaire.
En revanche, Reporters sans frontières insiste sur le fait que la réouverture de l'enquête, à laquelle se sont finalement résolues les autorités ukrainiennes sous la pression internationale, ne saurait en aucun cas se limiter à une nouvelle analyse ADN des restes du corps et à une nouvelle expertise des "enregistrements Melnitchenko". Ces expertises, nécessaires, ne pourront à elles seules tenir lieu de véritable enquête sur les causes de la disparition et du meurtre du journaliste.
Reporters sans frontières rappelle que l'implication des services du ministère de l'Intérieur et du parquet dans les actes d'intimidation ayant immédiatement précédé l'enlèvement du journaliste, ainsi que l'implication du parquet général dans la tentative d'étouffement de l'affaire dans les premières semaines ayant suivi la découverte du corps n'ont toujours pas fait l'objet de la moindre enquête. La plainte déposée par Alexandra Gongadze, la mère du journaliste, contre Mihailo Potebenko, l'ancien procureur général bénéficiant désormais de l'immunité parlementaire, n'a pas été instruite.
Reporters sans frontières réitère sa demande
- aux autorités ukrainiennes, d'ouvrir une nouvelle enquête exhaustive sur les circonstances et les mobiles du meurtre de Géorgiy Gongadze ; d'associer les experts européens aux différents aspects de l'enquête ; de respecter les droits de partie civile de la famille Gongadze et d'accepter la présence de représentants de Madame Alexandra Gongadze lors des travaux d'expertises. Un expert médico-légal français en contact avec Madame Gongadze est disponible à cet effet.
- aux pays membres du Conseil de l'Europe, de proposer l'aide d'enquêteurs susceptibles de faire avancer la recherche de la vérité ; de conditionner cette aide au respect par le parquet ukrainien des droits de partie civile de la famille Gongadze et à un engagement des autorités judiciaires ukrainiennes à ne pas poser d'obstacles ou de limites à leur intervention.
Publié le
Updated on
20.01.2016