Reporters sans frontières proteste contre la condamnation, le 4 juin, de trois journalistes, Abdul-Rahim Mohsen, Khaled Salman et Ibrahim Hussen, pour incitation à la "sédition confessionnelle" et "atteinte à l'entente nationale" suite à la publication en février dernier d'une série d'articles.
Reporters sans frontières a protesté contre la condamnation
d'Abdul-Rahim Mohsen, de Khaled Salman et d'Ibrahim Hussen à cinq mois de prison avec sursis. " Ce verdict est une parfaite illustration du décalage au Yémen entre le discours officiel sur la liberté de la presse, garantie par la Constitution, et la pratique. Des journalistes sont régulièrement arrêtés et condamnés pour "diffamation" après avoir osé aborder les sujets tabous comme le sexe, les relations avec des pays "frères", l'islam et le fonctionnement de la justice", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans la lettre qu'il a adressée au ministre de l'Intérieur, Rashad al-Alimi. "Nous demandons l'annulation de ces condamnations et la libération immédiate du journalistre qui reste incarcéré", a-t-il ajouté. Reporters sans frontières rappelle qu'au cours de l'année écoulée, deux journalistes ont été arrêtés, trois hebdomadaires fermés et deux journaux interdits de publication.
Le 4 juin 2002, Khaled Salman, rédacteur en chef du quotidien
Al-Thawri, publication du parti socialiste d'opposition, et deux de ses journalistes, Abdul-Rahim Mohsen, également écrivain, et Ibrahim Hussen, ont été condamnés par le tribunal de Sanaa à cinq mois de prison avec sursis pour incitation à la "sédition confessionnelle" et "atteinte à l'entente nationale" suite à la publication en février dernier d'une série d'articles. Une plainte avait été déposée par le ministère de l'Information. Les journalistes ont fait appel de la décision. Mais, alors que Khaled Salman et Ibrahim Hussen ont retrouvé la liberté, Abdul-Rahim Mohsen reste en détention. Il avait été arrêté le 23 mai dernier et avait également été détenu brièvement au début du mois de mai.
Le ministère de l'Intérieur refuse de faire le moindre commentaire sur le lieu et les raisons de sa détention, qui pourrait être liée à ses articles sur la corruption du gouvernement, sur les violations des droits de l'homme et sur la vague d'arrestations suivant les attentats du 11 septembre dernier aux Etats-Unis.
Par ailleurs, Khaled Salman était, lors de la guerre civile de 1994, un sécessionniste yéménite du Sud, ce qui lui pose encore aujourd'hui des problèmes avec les services de police.
Le 30 avril, le ministre de l'Intérieur, Rashad al-Alimi, et le ministre de l'Information, Hussein Daifallah al-Awadi, avaient mis en garde les journalistes et les correspondants arabes et étrangers contre la propagation d'informations mensongères de nature à porter préjudice à l'image du pays et à ses intérêts. Rashad al-Alimi avait alors déclaré : "Le ministère de l'Intérieur est le seul habilité à faire des déclarations ayant trait à la sécurité du pays." Il avait menacé tout réfractaire de poursuites judiciaires.