États-Unis : RSF condamne l'arrestation de journalistes couvrant les manifestations en marge de la convention démocrate et demande l'abandon des poursuites
Au moins trois journalistes accrédités ont été arrêtés alors qu'ils couvraient les manifestations dans le centre de Chicago pendant la convention nationale démocrate. Reporters sans frontières (RSF) condamne cette entrave policière au travail des journalistes et demande l'abandon des charges retenues contre eux. La police, tant à Chicago que dans le reste des États-Unis, doit respecter le droit des journalistes à faire leur travail en toute sécurité lorsqu'ils couvrent des événements et des manifestations liés à l'élection présidentielle.
La nuit du 20 août 2024, des manifestants ont défilé devant le consulat israélien de Chicago pour protester contre la guerre à Gaza. Au cours de la nuit, la police a décidé de procéder à des arrestations massives, qui ont conduit à la détention de 72 personnes selon la National Lawyers Guild of Chicago. Parmi les personnes arrêtées, au moins trois journalistes accrédités qui couvraient les manifestations ont été détenus pendant neuf heures. Leurs accréditations ont été saisies et ne leur ont été rendues que lorsque leurs avocats sont intervenus. L'appareil photo d'un journaliste a été endommagé. Le 21 août, la police de Chicago a confirmé que les journalistes avaient été inculpés pour trouble à l'ordre public et refus d'obéir à la police.
“Les journalistes ont tout à fait le droit – et même l'obligation – de couvrir les manifestations qui se déroulent à Chicago pendant la convention nationale du parti démocrate. La police doit veiller à distinguer les journalistes des manifestants. À maintes reprises, des journalistes accrédités ont été pris dans des arrestations massives de manifestants. Dans le meilleur des cas, cela témoigne d'un manque de diligence professionnelle de la part de la police. Au pire, il s'agit d'un mépris flagrant du premier amendement. La police de Chicago et de l'ensemble des États-Unis doit respecter le droit des journalistes à faire leur travail en couvrant les événements et les manifestations à l'approche des élections de novembre.
Aux États-Unis, les journalistes sont fréquemment arrêtés lorsqu'ils couvrent des manifestations. Selon l'Observatoire américain de la liberté de la presse (U.S. Press Freedom Tracker), la police a procédé à au moins 33 arrestations de journalistes lors de manifestations au cours de la seule année 2024. En outre, 43 agressions contre des journalistes au cours de manifestations ont été signalées cette année.
Cette vague d'arrestations survient alors que les États-Unis ont perdu dix places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024, pour se retrouver à la 55e place sur 180 pays. RSF a récemment publié dix recommandations pour que le prochain président puisse inverser ce regrettable déclin.
