Un journaliste libanais retrouvé assassiné dans sa voiture
Un commentateur politique, intervenant régulier des médias et connu pour ses analyses critiques du Hezbollah, a été retrouvé assassiné dans sa voiture. Reporters sans frontières (RSF) demande l’ouverture immédiate d’une enquête pour élucider les circonstances de ce crime odieux.
L’éditeur et commentateur politique Lokman Slim a été retrouvé mort dans sa voiture, ce jeudi 4 février dans le sud du Liban, avec plusieurs balles dans la tête. L’intellectuel libanais avait disparu, alors qu’il revenait vers Beyrouth après une visite chez des amis dans la ville de Niha (sud du pays). Sa sœur s’était inquiétée de ne plus avoir de nouvelles de lui.
Lokman Slim était le fondateur du site Internet Shia Watch, sur lequel il publiait des analyses politiques. Il était connu pour son expertise du chiisme et pour ses critiques envers le Hezbollah, le parti politique chiite qui possède également une branche paramilitaire. Dans l’une de ses dernières interviews télévisées pour la chaîne Al-Hadath, il revenait sur la corruption politique qui avait entraîné l’explosion du port de Beyrouth en août 2020. Il tenait le Hezbollah responsable de la situation dégradée du pays, qui avait conduit à cette tragédie.
“Nous demandons l’ouverture immédiate d’une enquête pour déterminer les circonstances de la mort de Lokman Slim et retrouver les coupables de ce crime abject, déclare la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF, Sabrina Bennoui. Si cet acte reste impuni, c’est la porte ouverte vers un climat de peur généralisé pour les journalistes libanais, ce qui laisse craindre des jours sombres pour les médias critiques dans le pays.”
Il s’agit du deuxième journaliste à être assassiné au Liban. Le dernier en date, Joseph Bejjani, photographe pour l'armée libanaise, a été assassiné par balles en décembre 2020 alors qu’il venait de déposer ses enfants à l'école. Son téléphone a été dérobé. Selon plusieurs medias, il avait été l’un des premiers photographes sur place, juste après l’explosion du port de Beyrouth, ce qui a poussé de nombreux Libanais à s’interroger sur les raisons de cet assassinat.
Le Liban occupe la 102e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.