Sénégal : RSF demande une protection renforcée des professionnels des médias après l’attaque au cocktail molotov des locaux de la RTS à Kolda
Des individus non encore identifiés ont attaqué au cocktail molotov la salle de rédaction de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS) à Kolda, au sud du pays. Reporters sans frontières (RSF) demande que toute la lumière soit faite sur les responsabilités dans ces violences, et ce, dans un contexte pré-électoral déjà tendu.
“Ils sont passés par derrière où ils ont cassé la fenêtre de la salle de rédaction pour jeter les cocktails molotov à l’intérieur, ainsi que dans le couloir.” C’était le 7 août dans la nuit, raconte le journaliste Abba Sané, directeur de la chaîne régionale de la RTS à Kolda au sud du Sénégal. Une plainte contre X a été déposée dès le lendemain par le directeur lui-même. Avec des stations dans chaque région du Sénégal, la RTS est le diffuseur public du pays. À sept mois des élections présidentielles, le pays est traversé par une montée de la violence contre les médias.
Alors que le Sénégal s’achemine vers des élections générales importantes, les médias doivent pouvoir continuer à faire leur travail en toute sécurité. Nous condamnons cette attaque contre un média public qui produit, au quotidien, des informations d’intérêt général y compris dans les langues locales. Son outil de travail doit être protégé. Nous appelons aussi à une protection renforcée des professionnels des médias et des entreprises de presse publiques comme privées et encourageons les autorités à ne ménager aucun effort pour faire aboutir l’enquête ouverte afin d’identifier les auteurs de cette attaque et de les présenter devant la justice.
L’ampleur des dégâts matériels – un climatiseur, des chaises, du mobilier – a été réduite grâce à l'intervention rapide des sapeurs pompiers. Ce n’est pas la première fois que des locaux de la RTS sont victimes d’attaques criminelles. Des stations régionales de Kaolack et Fatick avaient également subi des attaques il y a quelques années. En mars 2021 plusieurs médias sénégalais avaient été attaqués lors des troubles socio-politiques.
